Spécialiste de l’usinage de précision, EODA REALISATIONS demeure bel et bien fidèle au constructeur de machines-outils japonais. Et les nouveaux repreneurs de la société nordique entendent bien poursuivre leur stratégie d’acquisition de machines MAZAK avec notamment l’arrivée prochaine d’un centre d’usinage unique en France et en Europe.
Parfois, dans la vie d’une entreprise industrielle, quand les destins se croisent, ça ne donne que du bon. C’est le cas d’EODA REALISATIONS, une société implantée à Pont-sur-Sambre, une commune située dans le département du Nord. Celle-ci est spécialisée dans l’usinage de pièces pour de multiples secteurs industriels et a étendu son savoir-faire vers la mécano-soudure et l’étude, la conception et la fabrication de machines spéciales. Lorsque Jan-Bart Taminiau, ingénieur de 53 ans et ancien directeur de filiale industrielle, et son collègue Judicaël De Méyère (35 ans), directeur de production et ancien responsable du bureau d’études, décident de quitter leur entreprise récemment reprise par un groupe américain, ils rencontrent sur leur route Jean-François Gillet, dirigeant d’EODA REALISATIONS, société qu’il a fondée en 1984. À ce moment précis, ce dernier cherche à revendre afin de se concentrer sur son savoir-faire, l’usinage.
Une aubaine pour Jan-Bart Taminiau et Judicaël De Méyère, dont la volonté était de reprendre une affaire tout en continuant à travailler ensemble ; « à nous deux, nous sommes très complémentaires, précise Jan-Bart Taminiau. À mes compétences administratives et financières s’ajoute le savoir-faire de Judicaël en matière de production ». « Ce qui nous a tout de suite plu chez EODA, c’est l’uniformité de son parc machines – entièrement MAZAK – et le fait qu’il soit récent, renchérit le directeur associé. Cela simplifie la gestion de la production et de la maintenance ainsi que la formation sur des machines réputées pour leurs performances ».
Ainsi, après une première prise de contact en juin 2020, l’opération de rachat est effectuée le 17 mars 2021. Les deux associés prennent la direction du navire tandis que Jean-François Gillet revient à ses premières amours, l’usinage de pièces.
Le choix de machines-outils performantes et fiables
Afin de répondre à la forte diversité de pièces et aux exigences de nombreux clients issus de différents secteurs (à l’image de Seti-Tec - Desoutter, Vallourec, Areva, des constructeurs automobiles et leurs équipementiers, Alstom, LME, AML…), EODA REALISATIONS s’est vite orienté vers Mazak pour plusieurs raisons. Outre les performances reconnues de ses machines, la qualité et l’ergonomie de la dernière génération de commande numérique Smooth, ont également séduit les dirigeants de l’entreprise. « Le conversationnel MAZATROL de Mazak est si intuitif qu’il est capable de répondre avant qu’un opérateur ne se pose des questions », résume Jan-Bart Taminiau. Et c’est d’autant plus le cas avec la CN MAZATROL Smooth : au sein de l’atelier, un jeune opérateur vient de commencer, et pour lui, l’utilisation de cette commande numérique est logique. L’apprentissage du langage est simple. Sur l’écran tactile, la pièce s’affiche en 3D et il est possible de la faire tourner et de contrôler si l’opération d’usinage est OK. C’est un atout considérable que l’on compte exploiter davantage afin d’attirer les jeunes techniciens dans l’entreprise. De plus, on montre le côté technologique de la machine et ça attire les gens ». La convivialité et l’ergonomie de l’interface de la CN facilitent aussi la formation sur la machine et son utilisation ; « selon moi, les machines MAZAK sont parmi les plus simples à utiliser et c’est en partie grâce au conversationnel, le plus simple du marché », révèle Judicaël De Méyère.
Autre atout des machines MAZAK, leur fiabilité. Pour EODA RÉALISATIONS, l’équation est simple : peu de pannes donc peu d’interventions de maintenance. « Compte tenu des nombreux changements de pièces et de séries, il est essentiel de pouvoir compter sur la fiabilité des machines, mais aussi sur l’accompagnement de MAZAK qui propose un très bon service client, ajoute Judicaël De Méyère. L’équipe de MAZAK fait tout ce qu’il faut ; si un problème intervient sur une machine, à la suite d’une mauvaise manipulation par exemple, elle répond immédiatement. À titre d’exemple, une panne est survenue un samedi après-midi ; 3 minutes après, une personne nous rappelait pour nous assister et résoudre le problème dans la foulée ».
Une large gamme de machines pour couvrir tous les besoins d’usinage
L’autre avantage de MAZAK réside dans l’étendue de sa gamme de machines car elle couvre la totalité des besoins d’usinage de l’atelier ; un atout précieux d’autant que les processus sont particulièrement variés, tant en complexité de pièces qu’en prix (avec des pièces allant de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros), mais aussi en termes de dimensions. EODA fabrique par exemple des pièces allant de 30 mm de diamètre (comme des petits mors dans l’automobile – 50x20 mm) à des pièces atteignant 6 m de long. De même, EODA, qui dispose également d’un atelier de mécano-soudure (chose rare en France pour un sous-traitant mécanique) doit faire face à des process et des cadences eux aussi très variés, allant de la pièce unitaire à la série. « Chaque mois, nous engrangeons près de 500 commandes, d’où la difficulté d’ordonnancer les pièces ».
Face à ces multiples défis, auxquels s’ajoutent le contexte de reprise économique, EODA REALISATIONS s’appuie sur un parc de 17 centres d’usinage et tours MAZAK de tailles et de capacités diverses (outre cinq machines à électroérosion) ; l’entreprise nordique possède notamment six fraiseuses dont la plus grande – un centre Mazak VERSATECH 100 – est capable d’usiner des pièces de 6 mètres de longueur, 2,7 mètres de largeur et 1,9 mètres de haut ! Mais l’atelier abrite également des machines de taille plus modeste, la plus petite étant un tour QUICK-TURN 250. « L’avantage de l’étendue de la gamme Mazak, c’est qu’elle nous permet de tout faire, insiste Judicaël De Méyère. Pas besoin d’avoir un parc de machines "multimarques" ».
Cette diversité du parc permet ainsi à l’entreprise de répondre à toutes les demandes de ses clients, que ce soit dans l’automobile et l’aéronautique (deux domaines qui représentent 1/4 de son chiffre d’affaires), dans la mécanique générale ou encore le verre ; « dans ce secteur justement, nous produisons par exemple des moules permettant de réaliser des parebrises de voitures, explique Jan-Bart Taminiau. Concrètement, nous usinons la forme femelle du parebrise à partir d’une pièce de fonderie. Pour ce faire, la machine doit travailler durant 50 heures d’affilée ; aucune interruption n’est permise ! ».
Une stratégie d’investissement orientée vers plus de capacités d’usinage
L’investissement est la clef du succès, et, tout comme l’était Jean-François Gillet, les deux nouveaux dirigeants d’EODA RÉALISATIONS en sont convaincus. En effet, l’entreprise a l’habitude d’acquisitions significatives et peu communes pour une PME mécanique d’une cinquantaine de personnes. À l’image des 6 INTEGREX (du 200 au 630), de cellules robotisées ou encore du VERSATECH 100 ; « nous sommes à ce jour parmi les rares sous-traitants à posséder une telle machine (une autre se trouve chez un constructeur), souligne Jan-Bart Taminiau. Cette machine chargée de faire de la grande pièce nous a permis de nous ouvrir de nouveaux marchés ». À un point tel qu’EODA a décidé de commander en octobre « sa petite cousine », selon le terme employé par le dirigeant : un MAZAK FJV 100/160 5 faces, un centre d’usinage vertical à portique destiné à décharger le VERSATECH pour des pièces ne nécessitant pas d’un cinquième axe ni d’une telle hauteur.
Autre investissement d’envergure, c’est cette fois « la grande sœur » du VERSATECH, le VERSATECH 140, qu’EODA RÉALISATIONS a commandé auprès de DEGOMME BOCCARD, distributeur historique et exclusif de MAZAK. À ce titre, DEGOMME est un interlocuteur privilégié de la société EODA RÉALISATIONS depuis vingt-cinq ans, date de la première machine MAZAK, un VTC 20 B. L’entreprise a accompagné EODA dans sa croissance jusqu’à ce centre VERSATECH V 140 N 340, la plus grande machine outils de la gamme MAZAK.
Attendue pour novembre 2022, cette machine sera la seule de ce type en France et même en Europe au regard des nombreuses fonctionnalités dont elle sera équipée. « Ce sera la première machine de la gamme au monde à intégrer un plateau pour faire du tournage vertical, avec une modification permettant d’accepter des pièces jusqu’à 4,5 mètres de diamètre. » Les pièces de grandes dimensions envisagées pourraient concerner l’éolien. Pour l’heure, EODA s’attèle à un autre projet : un nouvel agrandissement du site pour être en mesure d’accueillir ce nouveau « monstre » d’une table de 9 mètres!